- Une montagne à franchir -

J’ouvre les yeux. Quelques battements de cils. Où suis-je?

Mon nez me fait mal, et je ne sens plus le bout de mes doigts.

Dans la torpeur de cet instant un peu inquiétant, je réfléchis.

Je suis en vie !

Des semaines que je crapahute dans les montagnes enneigées.

Un moment d’inattention et zwip… j’ai glissé.

Pas de réseau.

Quelle merveilleuse idée ce voyage en solo, ah bravo !

Je vais mourir ici.

Je me laisse tomber sur un rocher tout mouillé et hurle de désespoir.

Pour fête mon arrivée au sommet, j’avais apporté du wisky

Vu le contexte, y a plus qu’à le boire.

Je suis là, à me morfondre dans le creux de ma faille

Quand j’entends des voix

Je crie : heyyyyyy, heyyyyyy, je suis là !!!

Alors une corde me tombe sur la tête et je l’accroche à ma taille.

On me hisse et je suis ébloui par la lumière du jour

Deux hommes me regardent bizarrement

Heuuuu, Bonjour !

Le temps se couvre, une tempête approche apparemment.

Quelle aubaine !

Remerciements et puis bout de chemin à trois.

On se présente, on raconte nos vies, nos tracas.

On était seuls. Plus maintenant, quelle veine !

On s’abrite dans une cabane abandonnée.

Les éléments se déchainent dehors.

Cette cachette scelle les liens de notre nouvelle amitié

Finalement, c’est dans les moments compliqués qu’on rencontre des gens en or.

Depuis, on ne s’est plus jamais quitté.

On a laissé la montage, on est rentré chez nous.

Pour faire la fête ou quand on a un coup de mou.

Les amis sont là, y a qu’à appeler.

Finalement, quand on pense que tout est foutu,

On se recroqueville tout seul dans un cocon,

Mais pas loin, il y a du bon.

Attrape la corde et laisse toi hisser, je te promets, tu ne seras pas déçu !

Alizé Beaufays