- Une vague -
- Quentin

- 5 sept. 2024
- 1 min de lecture

D'apparence tranquille, je le suis.
M'allongeant sur le sable gris
Puis repartant vers l'horizon
Je sais que beaucoup m'oublieront.
Comme les autres je me laisse bercer
Par le courant, à son gré.
Si vous me voyez, grâce au ciel,
Je vous ferai une roulade nouvelle.
Avant de repartir nager, encore,
Emportée au loin par quelques beauforts.
Mais quand la Terre tremble
Et que monte une colère ample,
Pour un instant je peux me retirer
Comme une soudaine marée.
Le vent retient alors son souffle,
L'horizon derrière moi se camoufle,
Et je me dresse vers le ciel,
Redoutant ma roulade nouvelle.
Effaçant normalement du sable les cicatrices,
Je deviens une muraille destructrice.
Chevalière d’une apocalypse
Si puissante que le soleil s'éclipse
Et après avoir grondé, tonné, noyé,
Il ne reste qu'une Terre désolée
De s'être laissée, tant d'années,
Détruire, bafouer, violer.
Enfin, retournant vers la mer,
Je vois des gens qui, naguère,
N'étaient conscients qu'une vague se levant
A la force-même d'un océan.
Quentin Style



Commentaires