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- Vérité nue -

Dernière mise à jour : 15 avr. 2024

Le temps s’écoule doucement chez Charlotte et François, le ventre de Charlotte s’est bien arrondi. Nous sommes en plein été et le feu ouvert n’a plus vu l’ombre d’une bûche depuis quelques mois déjà. Cependant, nos deux amoureux aiment toujours se poser le soir dans ce canapé d’angle qui fait face à la cheminée.


Depuis quelques semaines maintenant, c’est Charlotte qui occupe la méridienne. François reste sagement assis à côté d’elle en la contemplant, le plus souvent sans dire un mot. Ce soir, c’est soirée lecture et chacun se plonge tranquillement dans son livre de prédilection.


Charlotte a choisi Ken Follet, l’un de ses auteurs préférés. Elle n’avait jamais eu beaucoup l’occasion d’en lire depuis qu’elle travaillait, mais maintenant, elle vit sa grossesse à la maison, un peu de repos bien mérité et l’obligation de rester un peu tranquille. Alors elle en profite, cette fois ce sera « Les armes de la lumière », une belle brique de presque 800 pages. Si tout va bien, elle l’aura terminé avant la naissance du petit prince, qui aime déjà jouer au chevalier dans son ventre.


En lecture, François, n’est pas aussi téméraire que Charlotte et, avant de s’installer à ses côtés, il regarde, un peu perdu, devant leur bibliothèque. La grossesse de Charlotte lui donne l’envie de se replonger dans l’enfance, dans les livres de sa jeunesse, et pourquoi pas Raymond Radiguet, cet auteur avait marqué son adolescence quand il s’identifiait un peu au narrateur dans « Le diable au corps ».


François s’installe dans le canapé, laissant une bonne trentaine de centimètres entre Charlotte et lui. Son petit bout de femme lui avait demandé gentiment de reculer quelque peu car elle avait des bouffées de chaleur. Charlotte est vêtue très légèrement, la saison y est en partie pour quelque chose, mais son état aussi. Elle porte un short très ample qui tombe en dessous de son ventre et l’un des t-shirts de François qu’elle a, le plus souvent, tendance à remonter juste en dessous de sa poitrine, laissant ainsi son ventre arrondi prendre toute la place.


Charlotte est déjà bien ancrée dans son roman lorsque François ouvre enfin le sien. Cela fait des années qu’il n’a plus lu ce livre et seuls quelques vagues souvenirs lui remontent encore à la mémoire. Il se souvient que ce roman l’avait émoustillé à l’époque, mais il ne sait pas comment il va le recevoir maintenant adulte. Il lui faut un certain temps pour se replonger dans cette lecture il n’a aucun souvenir du début mais, une fois au cœur de l’histoire, son esprit se remet rapidement à vagabonder. Il se construisit doucement une image mentale de Marthe dans les traits de Charlotte, referme son bouquin et tend le bras pour poser une main dans la chevelure de sa dulcinée. Charlotte ferme les yeux et laisse échapper un petit soupir de contentement. Elle dépose dans un premier temps le livre ouvert sur son ventre rebondi. François laisse glisser la chevelure rousse entre ses doigts puis, utilisant son autre main, il lui caresse délicatement le bras, de l’épaule au bout des doigts amenant Charlotte à refermer son livre. Elle a toujours les yeux fermés et se laisse bercer par ces délicates caresses. François contemple avec énormément d’admiration le corps de sa femme. Elle a énormément changé en quelque mois. Le plus marquant étant bien entendu ce ventre devenu le centre du monde, mais les seins de Charlotte ont également pris du volume, certes, ce n’est pas pour lui déplaire. En vérité, il découvre Charlotte sous un autre jour, une vérité nue toute différente, mais ô combien jolie et attirante. François approche doucement sa bouche du ventre de Charlotte, lui glissant délicatement l’un ou l’autre baiser, soulève le tissu qui cache encore un peu sa poitrine, la caresse délicatement profitant de cet instant avant que son « petit lui » ne s’en accapare l’exclusivité.


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« Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve », glisse-t-il doucement à Charlotte, « mais s’il ressemble à notre présent, je suis et serai à jamais le plus heureux des hommes »


Jean-Jacques Laduron

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